Guillonne Balaguer, poétesse
Industries de diptères : l'exposition
Texte et pièces sonores : Guillonne Balaguer
Illustrations : Miccam
Installations : Guillonne Balaguer et Valérie Vernhet
Vidéo : Olivier Gioan
Photographies : Fredmaud
Industrie n.f. (1356) : Activité souvent secrète, parfois délictueuse. - Ruse par laquelle on joue de la plasticité du réel comme d’une occasion de s’enrichir.
Diptère n.m. (1791) : Qui ne possède qu’une seule paire d’ailes, un appareil buccal lécheur, suceur ou piqueur, des organes en forme de massues. Le diptère subit une métamorphose complète ; il peut mener une vie libre ou être parasite.
Industries de diptères est un cheminement, une manière de sillonner matière livre et matière chair, d’y creuser de nouveaux espaces, lieux de contamination entre les images, la langue, le réel. Une extraction. Les œuvres, performances, installations [plastiques, sonores, graphiques], tiennent le livre en matériau, mine, carrière, mais aussi processus, acte, mouvement. L’image, la rencontre, l’autre : distance irréductible / intime coïncidence. Une expérience de la cata-strophe, de la contagion sensible, du contact, de la relation. L’image et le texte se créolisent, se ramifient, s’entrepénètrent et rhizoment : les œuvres présentes relèvent toutes de cela : dialogue, relation, contact, circulation. C’est-à-dire chants, ivresses, bourgeonnements, floraisons.
Aussi : échirements, discordances, chutes, terreurs. Ainsi toute présence humaine dans l’espace de l’exposition contient la possibilité d’une voix nouvelle, d’une infiltration, immixtion, hybridation, inscrivant chaque visiteur dans le palimpseste de la rencontre, dans l’expérience de ce renversement.
Contagion et distance, intimité et séparation, matière et langage, le projet Industries de diptères s’adresse à l’œil, à l’oreille, à la bouche, aux voix intérieures, espérant favoriser des éclosions spontanées de chimères, à même nos friches, forges, manufactures, terrestres ou non terrestres.